Cabinet.) CIRCULAIRE de M. le Préfet du département ( M. Merville), à MM. les Sous-Préfets et Maires, en leur annonçant qu'il lui a été donné un successeur.
Nancy, le 3o janvier 1831.
MESSIEURS ,
Le Roi a jugé convenable de me donner un successeur : Sa Majesté
en fixant son choix sur un Préfet dont elle a déjà pu apprécier
les services, a donné une preuve spéciale du bienveillant intérêt
qu'elle porte à un département qui a salué son avénement
par des acclamations si vives , si générales et qui se recommande
par son dévouement constant à l'indépendance nationale,
à la liberté et à l'ordre public.
Tels ont été aussi, tels seront toujours mes sentimens personnels
; et je n'hésite pas à dire qu'ils ont été le principal
mobile de toute ma conduite publique.
Quant aux détails ordinaires de l'administration , je me suis efforcé
d'y apporter impartialité et justice, et de faire, quand j'en ai aperçu
l'occasion, tourner mes actes au plus grand avantage des communes et des populations.
Je puis, je dois même, au milieu de circonstances délicates, et
d'un travail surchargé, avoir commis quelques erreurs ; mais mes intentions
ont été constamment pures et dévouées ; on a bien
voulu généralement m'en tenir compte, s'il m'est permis d'en juger
par les nombreux témoignages d\'estime, d'affection que je reçois
de presque tous les points du département.
Heureux de tant de bienveillance, je quitterai sans peine des fonctions que
je n'avais pas désirées , et je retournerai avec une véritable
satisfaction à mon obscure et chère indépendance, à
mes anciennes et modestes occupations.
Mais, Messieurs , si j'ai pu être de quelque utilité, si j'ai pu
faire quelque bien dans le court intervalle de six mois, je n'oublie pas, je
n'oublierai jamais que je le dois surtout à votre concours éclairé,
à votre zèle si actif, si empressé. C'est un besoin , c'est
un devoir pour moi de vous en exprimer ma vive et profonde reconnaissance :
puissiez-vous en agréer l'expression avec toute la cordialité
que je mets à vous l'offrir !
Permettez-moi encore de réclamer de vous une dernière preuve d'obligeance,
en consentant à être mes organes près de vos administrés
: dites-leur combien je sens vivement aussi tout ce que je leur dois.
Dites-leur enfin que mes voeux les plus ardens, après ceux que je forme
pour la France et pour le Roi de son choix, sont pour eux , pour le bien-être
du département.
Recevez, Messieurs, l'assurance de ma considération distinguée.
Le Préfet du département de la Meurthe ,
MERVILLE.
(Cabinet.) CIRCULAIRE à MM. les Maires du département, pour
leur annoncer l'entrée en fonctions de M. L. Arnault , nommé Préfet
du département de la Meurthe.
Nancy , le 2 février 1831.
MONSIEUR LE MAIRE,
En prenant les rênes d'une administration que le Roi a daigné me
confier, je ne ferai pas une profession de principes : mon nom seul en est une.
Revêtu à vingt ans des mêmes fonctions que j'exerce à
plus de quarante, durant les jours qui se sont écoulés de 1815
à 1830, je me suis voué à l'étude : la liberté
a reparu, je me suis voué à la patrie.
Cette patrie , inséparable du Roi qu'elle s'est donné et de la
liberté qu'elle a conquise, exige, pour compléter son triomphe
l'accord de toutes les âmes citoyennes, de tous les esprits sages, de
tous les coeurs patriotes; c'est à ce titre , Monsieur le Maire, que
je réclame votre concours et que nous unirons nos efforts.
Nos devoirs sont sacrés, nous les accomplirons. Magistrats, nous saurons
travailler et vivre pour le service du pays ; citoyens, nous saurions combattre
et mourir pour sa défense.
Agréez, je vous prie, l'assurance de ma considération distinguée.
Le Préfet du département de la Meurthe,
L. ARNAULT.
Document mis à jour le 01-01-2004