| Vie Politique | | |
1874 - La moralité de l'Etat 2° Division. - Assistance publique. Le Préfet de Meurthe-et-Moselle à MM. les Maires du département.
Messieurs,
J'ai l'honneur d'appeler toute votre attention sur la surveillance à
exercer sur les familles admises aux secours temporaire et particulièrement
sur les filles-mères. Il est essentiel que le secours profite à
l'enfant et soit en même temps moralisateur en attachant la mère
à ses devoirs et en la préservant d'une nouvelle faute. D'autre
part, l'assistance est accordée à l'enfant, il ne faut pas l'oublier
; de tous les moyens expérimentés jusqu'à ce jour dans
le but de prévenir les abandons, celui des secours temporaires a été
le plus fertile en résultats.Or, pour être efficace, la surveillance
de cette partie importante du service de l'assistance ne doit pas se ralentir.
Il convient surtout de surveiller les filles-mères, car la dépravation,
quelque profonde qu'elle soit, ne doit pas résister longtemps à
l'influence d'un contrôle tout à la fois assidu, ferme et bienveillant.
Il faut qu'elles sachent que la négligence dans les soins de l'enfant,
le moindre retour à l'inconduite, seront punis par le retrait du secours.
J'attache une grande importance, Messieurs, à ce que vous m'apportiez
pour les enfants secourus temporairement le même concours que pour ceux
placés en pension, et je vous recommande de me faire parvenir tous les
trois mois, dans la forme. .des bulletins que le Comité de patronage
remplit, un rapport spécial sur les enfants admis aux secours. Vous n'attendriez
pas, toutefois, la production de ces rapports pour me signaler les abus qui
pourraient se produire et me proposer le retrait des secours dont il serait
fait un mauvais usage.
Recevez, Messieurs, l'assurance de ma considération très distinguée.
Le Préfet,
Mis. DE CHAMBON.
Document mis à jour le 01-01-2004 |