CIRCULAIRE à MM. les maires du département de la Meurthe, pour leur rappeler les obligations qui leur sont prescrites par l'article 9 de l'ordonnance royale du 29 février 1816, sur l'instruction primaire.
Nancy, le 28 octobre 1818.
Messieurs , l'article 9 de l'ordonnance royale du 29
février 1816, qui a établi dans chaque canton un comité gratuit et de charité
pour surveiller et encourager l'instruction primaire, charge les curés ou
desservans et les maires de visiter, au moins une fois par mois les écoles situées
dans leurs communes respectives , de faire faire les exercices sous leurs yeux,
pour en rendre compte au comité central. Au moyen de cette disposition, les
autorités locales conservent une inspection qu'on n'aurait pu attribuer aux
membres des comités , sans les obliger à de fréquens déplacemens.
Mais, pour que les comités cantonnaux puissent opérer
ce bien qui doit résulter de leur intervention , il est indispensable que les
surveillans spéciaux les instruisent de l?état des écoles, des désordres
qui peuvent s?y introduire, et de la manière dont les maîtres remplissent
leurs devoirs.
Je suis informé que , dans plusieurs cantons ,
l'action des comités se trouve paralysée par la négligence des maires : il en
résulte que M. le recteur de l'académie ne peut remédier aux abus , et
prendre les mesures qu'exige le maintien de l'ordre et de la discipline.
Je ne puis donc , Messieurs , trop rappeler votre
attention sur l'importance des obligations qui vous impose l'ordonnance du 29
février ; puisque c'est du soin que vous mettrez à les remplir, que dépend ,
en grande partie, l'amélioration de l'instruction primaire. Comme cette amélioration
doit avoir l'influence la plus salutaire sur les moeurs, le gouvernement a le
droit de compter sur votre concours , car vous ne devez point demeurer étrangers
à tout ce qui intéresse la prospérité et la tranquillité de l'état.
Je me persuade, Messieurs, qu'il suffit de vous faire
sentir les graves inconvéniens qui résulteraient de la négligence à exercer
la surveillance qui vous est attribuée par l'ordonnance du 29 février , pour
croire que ceux d'entre vous qui ont négligé , jusqu'à présent, de satisfaire
à cette obligation , se montreront jaloux de remplir un devoir qui fait une des
parties les plus essentielles de leurs attributions.
Recevez, Messieurs, l'assurance de ma parfaite considération.
Le préfet de la Meurthe,
Signé SÉGUIER
Document mis à jour le 01-01-2004