AVIS INTÉRESSANT.
Maréville , maison royale de traitement pour les insensés des deux sexes, et de correction pour les jeunes gens, aussi des deux sexes.
Cet intéressant établissement, connu depuis si longtemps
pour le traitement de la folie, vient d'éprouver une heureuse révolution, qui
assure à jamais sa conservation, sa prospérité, et le bien-être le plus
parfait des aliénés et des autres individus qu'il renferme.
D'après le voeu du conseil - général du département ,
émis dans deux sessions successives , par arrêté du 25 février 1817, approuvé
de S. Exc. le ministre de l'intérieur, M. le préfet de la Meurthe a remis
l'administration de cette maison, aux soeurs hospitalières de la congrégation
de Saint - Charles ; et tous les bons citoyens , amis de l'ordre et de ce qui
est utile et louable , applaudissent, à l'envi , à l'exécution de cette
mesure salutaire, vainement tentée par tous les préfets de ce département ,
qui en avaient reconnu l'indispensable nécessité.
Ces honnêtes religieuses ont pris possession de cette
maison , le 1er janvier
1818 , et on s'empresse de faire connaître ce favorable événement aux
fonctionnaires de tous les ordres , et aux personnes qu'il peut intéresser
particulièrement.
La maison de Maréville , située a une demi-lieue de
Nancy, est un des établissements les plus considérables de la France, pour le
traitement des insensés. Elle en reçoit d'un grand nombre de départemens
environnans, au compte de ces départemens mêmes ou des familles.
Des bâtimens étendus , dans un vaste enclos, offrent des
logemens sains et sûrs , la facilité de placer des pensionnaires , les différens
sexes , et les différens genres d'aliénation , dans des quartiers séparés ,
et de procéder au traitement méthodique et complet de la folie.
Des bâtimens particuliers sont destinés à loger et
traiter les sujets atteints d'épilepsie.
Cette maison continue aussi de recevoir en correction les
jeunes gens des deux sexes , que leurs parens se voyent obligés de punir, en se
conformant préalablement aux dispositions du titre IX du code civil , sur la
puissance paternelle. Ces individus y sont traités , même en cas de maladie ,
suite de libertinage , ou en cas de grossesse. Leur séjour, dans une maison
d'aliénés, quoique dans des quartiers séparés , est un moyen puissant de
leur faire faire d'utiles réflexions sur leur conduite passée , indépendamment
des sages leçons et des avis salutaires qu'ils reçoivent des bonnes
religieuses qui les gouvernent.
Un air très-pur , des eaux abondantes et saines , de
vastes jardins, un site riant , le calme de la sollitude , rendent cet asyle très-favorable
aux malheureux privés de la raison , et qu'il convient d'éloigner de leurs
habitudes et de leurs familles, pour travailler efficacement à leur guérison.
Les soins les plus attentifs et les plus affectueux leur
sont prodigués avec discernement pas des soeurs hospitalières , entièrement
consacrées par leurs voeux , au service des malades ; et dans les attentions
desquelles les aliénés retrouvent de tendres mères , constamment empressées
à éloigner d'eux tout objet de chagrin ou de contrariété.
Enfin , un médecin attaché depuis 25 ans à cet établissement,
en visite journellement les différens quartiers , et donne aux aliénés tous
les secours de son art, que peut requérir une maladie dont il a fait une étude
longue et particulière.
Ces nombreux avantages qu'offre la maison de Maréville,
doivent inspirer la plus juste confiance dans cet ancien établissement , qui ne
peut qu'éprouver désormais de grandes améliorations entre les mains
d'administratrices , qui n'ont d'autre intérèt que le bien-être des malades
et la prospérité de leur maison.
Le prix des pensions, au compte des familles, se règle de
gré à gré avec les parens ou tuteurs, qui adresseront leurs lettres franches
de port , à la soeur Euphrasie , économe de Maréville, par Nancy.
Le médecin est M. le docteur Bonfils, à Nancy.
La commission de surveillance est composée de MM. le baron
de Metz, procureur-général; de Luxer, procureur du roi ; Grosjean , maire de
de Laxou ; le baron Roland de Malleloi, conseiller à la cour ; de Sivry, propriétaire;
N???.., conseiller de préfecture.
Document mis à jour le 01-01-2004