3ème DIVISION. - Bains-douches à bon marché. - Concours des bureaux de bienfaisance. - Circulaire ministérielle.Paris, le 27 avril 1907.
Le président du conseil, ministre de l'inférieur, à MM. les préfets.
La propreté corporelle étant indispensable à la santé publique, les moyens de l'assurer doivent être mis à la portée de tous pour un prix modique. L'institution des bains-douches à bon marché permet d'atteindre ce but dans les meilleures conditions d'économie et d'hygiène, l'?uvre des bains-douches créée à Bordeaux en 1892, reconnue comme établissement d'utilité publique ( décret du 16 mai 1903 ) , en fournit une preuve convaincante ; dans plusieurs villes, cet exemple a été suivi avec succès.
C'est une forme du progrès social qui, déjà entrevue par le gouvernement de 1848, préconisée, sous forme de voeu par le congrès international de la tuberculose tenu à Paris. en 1907, comme un des meilleurs remèdes préventifs contre la diffusion du terrible fléau, ne saurait, Monsieur le préfet, vous laisser indifférent, et je suis assuré que toute votre sympathie lui est acquise.
Le Parlement a voulu favoriser ce progrès ; la loi du 12 avril 1906, qui a complété et modifié celle du 30 novembre 1894 sur les habitations à bon marché, autorise en effet par son article 16 les caisses d'épargne à prêter leur concours financier aux ?uvres locales de Bains-douches à bon marché dans les mêmes conditions qu'aux entreprises d?habitations ouvrières. Il y a là un stipulant très efficace puisqu'il résoud la principale difficulté que rencontraient les promoteurs de cette philanthropique institution, à savoir la réunion des capitaux nécessités par les frais de premier édablissement. L'expérience est faite aussi qu'une rétribution minime des baigneurs arrive facilement à couvrir les dépenses de fonctionnement et à pourvoir au service du remboursement de l'emprunt.
Mais, si minime qu'elle soit, cette rétribution excéderait encore les moyens des nécessiteux. A cet égard, je considère comme extrêmement désirable le concours des bureaux de bienfaisance ; il pourrait se produire en fait sous forme de bons, que l'oeuvre cèderait sans doute à prix réduit au bureau de bienfaisance et que cet établissement remettrait gratuitement aux personnes indigentes ; il serait à mon sens une forme judicieuse et très
utile de l'assistance à domicile.
J'apprendrai avec grand intérêt ce que vous aurez cru pouvoir faire dans votre département pour y indroduire ou y développer l'institution des bains-douches à bon marché ; vous me trouverez tout disposé à vous aider de mes conseils et des renseignements dont je puis disposer afin de seconder vos efforts dans ce sens.
Pour le président du conseil, ministre de l'intérieur,
Le sous-secrétaire d'État,
SARRAUT.
Document mis à jour le 04-03-2004